Est-il dangereux de partir en Égypte en ce moment ?

Est-il dangereux de partir en Égypte en ce moment ?

Evoquer l'Égypte, c'est aussitôt penser aux pyramides de Gizeh, dressées depuis plus de 4 000 ans, au Nil qui serpente toujours entre les villages, aux souks animés où l'on se perd entre épices et tissus, et aux plages de la mer Rouge baignées de soleil. Pourtant, derrière cette image de carte postale, une question revient régulièrement : est-il prudent d'y aller aujourd'hui ?

Les avis divergent. Certains voyageurs racontent des séjours enchanteurs, où l'hospitalité et le sentiment de sécurité dominent. D'autres, influencés par les actualités, expriment des craintes. Comme souvent, la réalité se situe entre les deux. Oui, un peu de vigilance est nécessaire. Non, l'Égypte n'a pas interdit l'accès aux touristes. Chaque année, des millions de visiteurs explorent le pays sans difficulté, et bon nombre d'entre eux partent éblouis.

En réalité, voyager en Égypte, c'est bien plus qu'un déplacement : c'est une immersion dans un monde unique où l'héritage pharaonique cohabite avec une société moderne en mouvement. Le secret se trouve dans la préparation et certaines mesures simples à prendre.

État actuel de la sécurité en Égypte

Les autorités égyptiennes ont accordé une grande priorité au tourisme depuis environ dix ans. Un mécanisme de sécurité constamment présent dans les zones populaires.

À Gizeh, impossible d'approcher les pyramides sans contrôle. À Louxor, les temples sont surveillés en permanence. À Assouan, les quais du Nil voient passer des patrouilles régulières. Même les hôtels disposent de gardes, et les gares routières ou ferroviaires sont équipées de portiques.

Au premier abord, cette présence peut sembler pesante. Mais beaucoup de visiteurs expliquent qu'ils ont fini par y voir une source de réassurance. Certains affirment même s'être sentis plus en sécurité au Caire que dans certaines capitales européennes.

Bien sûr, des zones restent à éviter : le nord du Sinaï, les frontières libyenne et soudanaise. Mais les itinéraires classiques (Le Caire, Louxor, Assouan, Alexandrie, Abou Simbel, les stations de la mer Rouge) sont considérés comme sûrs et accueillent des millions de voyageurs.

État actuel de la sécurité en Égypte

Risques sanitaires et conseils de santé

S'adapter à l'environnement égyptien, c'est essentiel. Le climat est sévère, l'eau du robinet n'est pas potable et la nourriture peut différer de nos coutumes alimentaires habituelles.

Règle d'or : toujours boire de l'eau en bouteille scellée. Oubliez les glaçons si vous ne connaissez pas leur provenance. Côté repas, privilégiez les plats bien cuits. Cela n'empêche pas de goûter aux merveilles locales : foul (purée de fèves), falafels, koftas, poissons grillés.

Le soleil, lui, est un adversaire coriace. En été, à Louxor, le thermomètre dépasse les 45 °C. Les Égyptiens eux-mêmes adaptent leur rythme : repos aux heures chaudes, activités en soirée. Les voyageurs qui font de même vivent mieux leur séjour. Casquette, lunettes, crème solaire et hydratation régulière sont incontournables.

En ce qui concerne la santé, il est simplement nécessaire d'être à jour avec vos vaccins réguliers et de maintenir une petite trousse de premiers secours à portée de main.

Quelles sont les zones à éviter et à privilégier en Égypte ?

Avec plus d'un million de km², le pays est immense.

À éviter absolument :

  • Le nord du Sinaï (instabilité).
  • Les frontières libyenne et soudanaise.
  • Les déserts reculés sans escorte officielle.

À privilégier :

  • Le Caire et ses musées.
  • Gizeh, site mythique.
  • Louxor, véritable musée à ciel ouvert.
  • Assouan, calme et authentique.
  • La mer Rouge et ses plages idéales pour la plongée.
  • Alexandrie, au charme méditerranéen.

Sécurité routière et déplacements en Égypte

Le Caire est connu pour son trafic chaotique. Traverser une avenue y demande parfois du courage ! Pour éviter le stress, il est conseillé de ne pas conduire soi-même.

Il vaut mieux utiliser les taxis, Uber, Careem, ou réserver un chauffeur via l'hôtel. Les prix restent abordables. Les trains reliant Le Caire, Louxor et Assouan sont confortables, surtout le train de nuit. Quant au Nil, il reste un moyen de transport inoubliable : croisières ou felouques offrent une parenthèse apaisante.

Voyager en Égypte en étant une femme seule : précautions

Nombreuses sont celles qui voyagent seules en Égypte et reviennent enchantées. Mais quelques précautions s'imposent.

Habits sobres, déplacements nocturnes en taxi plutôt qu'à pied, fermeté face aux vendeurs trop insistants… Ces règles simples évitent bien des désagréments. Beaucoup soulignent aussi la curiosité bienveillante des Égyptiens, souvent heureux d'offrir un thé ou d'échanger quelques mots.

Conseils pratiques pour un voyage serein en Égypte

Voici quelques réflexes simples qui peuvent tout changer :

  • Passeport et visa valides.
  • Copies papier et numériques des documents.
  • Assurance santé et rapatriement.
  • Argent liquide en petites coupures (pour la visite de certains sites) + carte bancaire.
  • Quelques mots d'arabe toujours utiles.
  • Patience et flexibilité : l'imprévu fait partie du charme.
  • Carte SIM locale pour rester connecté.

Conseils pratiques pour un voyage serein en Égypte

FAQ : Vos questions fréquentes sur la sécurité en Égypte

Si c'est la première fois que vous prévoyez de visiter l'Égypte ou si cette fois, vous envisagez de séjourner plus longtemps qu'à votre dernier voyage. Voici quelques interrogations courantes qui pourraient vous être d'une aide supplémentaire.

Y a-t-il des risques d'attentats en Égypte en ce moment ?

Le danger est présent, mais il est confiné à des zones spécifiques, en particulier le nord du Sinaï. Les circuits touristiques classiques sont protégés par une présence policière renforcée et un contrôle régulier des accès. Dans les temples, sur les pyramides ou dans les lieux archéologiques, les surveillances sont fréquentes et ininterrompues. Cela peut sembler étonnant initialement, mais de nombreux visiteurs confirment que ces actions les ont tranquillisés. En pratique, les voyageurs circulant sur les parcours traditionnels (Le Caire, Louxor, Assouan, Abou Simbel, mer Rouge) disent n'avoir ressenti aucune insécurité particulière, même lorsqu'ils se déplaçaient seuls ou en petits groupes.

Peut-on voyager en Égypte avec des enfants ?

Oui, et pour eux, c'est même une expérience qu'ils n'oublieront jamais. Les familles apprécient les croisières sur le Nil, car elles offrent un mélange de culture et de relaxation. Les petits apprécient les randonnées à dos de dromadaire, les trajets en carrosse à travers les cités anciennes ou encore les sorties en bateau à fond transparent pour admirer poissons et coraux sans se mouiller. Les hôtels situés en bord de mer offrent fréquemment des aires de jeux pour enfants et des bassins adaptés, facilitant ainsi le séjour pour les parents. Le seul point important est d'adapter le rythme : prévoir des pauses fréquentes, éviter les visites aux heures les plus chaudes, et emporter des snacks ou des boissons en permanence.

Faut-il éviter certains quartiers au Caire ?

Dans une cité comptant plus de vingt millions d'habitants, l'effervescence est inéluctable. Des zones centrales telles que Zamalek, Garden City et Gizeh sont jugées sûres, dynamiques et hospitalières. Il y a une multitude de cafés, restaurants et musées à découvrir. En revanche, les zones périphériques, bien que rarement dangereuses, peuvent être déconcertantes pour un visiteur étranger : rues bondées, circulation désordonnée, manque d'indications en anglais. Lors d'une première visite, il est recommandé de se concentrer sur les régions touristiques et de recourir à un guide ou une application de transport de confiance. Les voyageurs chevronnés témoignent d'ailleurs que la vie de tous les jours y est riche en couleurs et dynamique, mais qu'il faut un certain temps pour s'y sentir complètement à l'aise.

Les taxis sont-ils fiables ?

Oui, mais il vaut mieux être informé. Les taxis conventionnels, identifiables par leur teinte blanche avec une bande noire, opèrent sans tarif précis, ce qui peut entraîner des prix exagérés. Afin d'éviter ce désagrément, de nombreuses personnes choisissent Uber ou Careem, qui proposent un tarif fixe avant le trajet et suppriment toute nécessité de négociation. Autre solution : demander à son hôtel de réserver un chauffeur. Les prix sont un peu plus élevés, mais la sérénité d'esprit en vaut largement la peine. Globalement, les Égyptiens sont accueillants et apprécient de converser avec les visiteurs, cependant, comme dans tous les lieux, il est recommandé d'indiquer précisément son lieu de destination et de posséder sur soi l'adresse rédigée en arabe pour prévenir toute méprise.

Peut-on se baigner en mer Rouge ?

Effectivement, c'est d'ailleurs l'un des principaux avantages de l'Égypte. Les plages de Hurghada, Marsa Alam et Charm el-Cheikh sont sécurisées et équipées d'installations modernes. Les eaux y sont d'une clarté impressionnante et les fonds marins d'une richesse inégalée : coraux multicolores, bancs de poissons tropicaux, tortues, dauphins… Les activités nautiques sont nombreuses : snorkeling, plongée, planche à voile ou encore sorties en bateau. Les lagons peu profonds, idéaux pour les enfants, sont particulièrement appréciés par les familles. Les voyageurs plus aventureux optent pour des croisières de plongée vers les récifs au large. C'est une expérience sûre, encadrée et très populaire auprès des amateurs de nature.

Les Égyptiens parlent-ils anglais ou français ?

Dans les régions touristiques, la plupart des guides, du personnel de réception et des vendeurs communiquent en anglais, avec un certain nombre qui parle également français. Dans les souks ou les zones populaires, l'arabe reste prédominant, mais les résidents trouvent toujours une façon de communiquer, que ce soit par le biais d'actions, de sourires ou de dessins. De nombreux voyageurs racontent que quelques mots simples en arabe suffisent à briser la glace : « salam » (bonjour), « shukran » (merci). Cela ne facilite pas seulement la communication, mais cela engendre souvent de véritables sourires et une assistance spontanée.

Faut-il donner des pourboires ?

Oui, le « baksheesh » est une pratique ancrée dans la société égyptienne. Ceci inclut non seulement le porteur de valises, mais également le guide touristique, le conducteur, le serveur ou même le gardien de WC. Cela pourrait étonner les touristes occidentaux, mais c'est considéré sur place comme un signe de respect et de reconnaissance. Quelques livres égyptiennes suffisent dans la plupart des cas. Prévoir de petites coupures facilite grandement les choses. Certains touristes, mal préparés, vivent cela comme une contrainte, mais beaucoup comprennent vite qu'il s'agit d'une coutume culturelle et que ce geste simplifie généralement les interactions.

Est-il risqué de visiter les souks ?

Non, bien au contraire, c'est une expérience incontournable. Les souks sont bruyants, colorés, parfois étourdissants, mais rarement menaçants. On y trouve de tout : tissus, épices, bijoux, lampes, souvenirs artisanaux. Le marchandage y est non seulement accepté, mais attendu, et il devient vite un jeu amusant. Pour profiter pleinement, il vaut mieux garder le sourire, savoir dire « non » poliment, et fixer soi-même une limite de prix. Selon les visiteurs qui se prêtent à cette expérience, ils ont vécu de véritables moments conviviaux et ont même parfois été invités à partager un thé.

Peut-on visiter Abou Simbel sans crainte ?

Oui, sans aucune hésitation. Le site est accessible en avion depuis Assouan ou par convoi routier encadré. La sécurité est maximale, car Abou Simbel est l'un des joyaux archéologiques du pays et un lieu incontournable. Assister au lever du soleil sur les statues colossales reste un moment gravé à vie pour de nombreux voyageurs. Les guides sur place offrent des commentaires captivants concernant l'histoire du temple et le sauvetage de ce monument lors de la construction du barrage d'Assouan. Les visiteurs notent qu'ils ont ressenti un encadrement total du début à la fin.

Quelle est la meilleure saison pour voyager ?

L'hiver, de novembre à mars, est la période la plus agréable : températures douces, ciel dégagé et climat propice aux visites prolongées. Le printemps et l'automne sont également captivants, présentant une affluence légèrement inférieure sur les lieux touristiques. En revanche, l'été demeure ardu dans la vallée du Nil, où la chaleur peut être écrasante. Cela dit, les stations balnéaires de la mer Rouge restent accessibles, grâce à la brise marine et aux activités nautiques. Beaucoup de voyageurs conseillent donc de choisir la saison en fonction du programme : visites culturelles en hiver, détente balnéaire presque toute l'année.

Les femmes doivent-elles porter un voile ?

Non, le voile n'est pas obligatoire pour les visiteuses. Dans les mosquées, un foulard peut être prêté, mais dans la rue, une tenue sobre suffit amplement. Pantalons, jupes longues, hauts couvrants les épaules sont généralement recommandées. De nombreuses voyageuses disent que cette attitude facilite les interactions avec les locaux, qui apprécient le respect des coutumes. Certaines choisissent de porter un voile par confort personnel, mais ce n'est jamais imposé. La clé réside dans l'adaptation au contexte : dans les zones touristiques, les tenues occidentales passent sans problème, dans les villages plus conservateurs, la discrétion est mieux perçue.

L'Égypte est un pays de contrastes : ancienne et moderne, exigeante et accueillante, sécurisée, mais jamais totalement prévisible. Voyager ici suppose quelques précautions, mais celles-ci n'enlèvent rien à la richesse de l'expérience.

Des pyramides de Gizeh aux plages de la mer Rouge, des souks animés du Caire aux temples majestueux de Louxor, chaque étape est une rencontre avec l'Histoire et avec un peuple chaleureux. Évidemment, des limites à ne pas franchir existent, telles que celles avec la frontière de la Libye ou la frontière du Soudan, toutefois, elles ne sont pas intégrées dans les parcours habituels.

Préparer son voyage, respecter les recommandations et garder l'esprit touristique ouvert transforme un simple séjour en une aventure marquante. Au fond, partir en Égypte, c'est apprendre à conjuguer prudence et curiosité, vigilance et émerveillement. C'est ce mélange qui rend ce pays si unique et inoubliable.

Article rédigé par Anne-Sophie Daucourt